fin 2019
Depuis 21 mois, après une chouette tournée dans le Perche – « je vous écris d’un pays lointain » à la galerie Label friche, concerts pour bébés aux « Enchantillages » du théâtre Buissonnier, « Rencontre » au chapiteau en bois « la Baraque », vernissage de l’expo d’atd, j’ai dû me mettre au ralenti pour ménager mon épaule droite, trop sollicitée probablement par l’archet mais aussi par les porter tirer soulever ; j’ai dû faire attention à ne plus mettre de poids ni de force dans le bras, à limiter mes gestes, à réduire mon champ d’action : plus de bœufs dans des lieux bruyants, plus de répertoire nécessitant des coups d’archet particuliers, plus de déplacements à l’arrache avec le violoncelle, même pas en ehpad pour faire jouer les débutants, plus donner la main aux bébés…
Cependant après un peu de repos et d’aides ostéo et autres, j’ai pu bouger grâce à de l’aide inventive j’ai été capable de jouer, avec un petit archet léger, quand j’arrivais à me mettre en scène dans des bonnes conditions d’écoute et en impro – où l’on compose dans l’instant selon ses moyens et son ressenti – On a même pu monter le « récital Celan » en trio, prêt à être réchauffé dès que…
Après le deuxième été, où j’ai pratiqué quelques exercices de rééducation, et quelques autres soins plus ou moins coûteux, je n’avais presque plus mal dans mon quotidien, dans les limites que je sentais nécessaires.
J’ai ensuite décidé de faire confiance au cinquième chirurgien consulté, à Vannes, dans le but de retrouver plus de liberté d’action sans la peur de casser complètement les tendons déchirés.
Voici ce que j’ai retenu, à mon réveil le 20 décembre dernier, et comment j’ai grande confiance que l’opération valait le coup dans mon cas : le chirurgien m’a confirmé que le tendon supraépineux, très sollicité pour manier l’archet jusqu’à la pointe, avait un grand trou, il l’a nettoyé et rafistolé ; il n’a pas touché au subscapulaire car il aurait fallu tout enlever autour mais il semble que ce n’est pas lui qui provoque les douleurs ; le tendon du long biceps était totalement rompu, donc rien à faire, il ne frotte plus dans sa gaine et l’autre suffit. Le fait de retrouver l’usage du premier va soulager les autres muscles qui ont pris la relève en compensation – raison pour laquelle j’ai pu recommencer à lever le bras et même refaire du yoga, faire un gros ménage le 17, jouer dans les salles de Dédale le 18, diriger la chorale Kan Avel le 19…
Maintenant j’en ai pour 6 semaines d’immobilisation du bras en écharpe serrée et 6 mois de rééducation, mais j’ai bon espoir qu’avec l’expérience de ressenti d’avant opération, je serai en mesure de rejouer vers la mi-avril, la pratique du violoncelle pouvant d’ailleurs aider à la récupération.
Je vais donc travailler ma main gauche au piano, chanter la droite, vous faire tenir l’archet, diriger du bras gauche et de l’œil droit, écouter les oiseaux d’hiver, chercher des plans pour jouer au printemps…
Profitez-en si cela vous dit, pour venir me voir – y a de la place pour résider, du calme pour travailler, l’air de la mer, des couleurs de Bretagne ; pour m’en-chanter, m’emmusiquer, m’emmener dans des endroits merveilleux, me faire connaître des lieux ressourçants, me faire goûter vos recettes, me prêter vos enfants pour me raconter des histoires…je recommencerai mes services musicaux à domicile, quitte à m’installer en roulotte pour n’oublier personne.